Ressource intermédiaire : une pénurie de main-d’oeuvre
La pénurie de main-d’œuvre touche également le réseau de logements des ressources intermédiaires (SI) à travers le Québec. En Mauricie, on parle d’un manque de 150 préposés bénéficiaires, en plus de techniciens en éducation spécialisée, de travailleurs sociaux et d’autres types d’employés.
En moyenne, cela représente trois préposés par résidence en Mauricie, ce qui place la région au sixième niveau des taux les plus élevés de la province. Et les répercussions de ce manque de main-d’œuvre sont encore plus ressenties dans les petites IR et celles qui soutiennent des clientèles plus lourdes.
« Même si nous sommes une ressource intermédiaire plus importante, nous sommes également confrontés à cette pénurie de main-d’œuvre. Nous sommes toujours à la recherche de personnes à embaucher. Nous avons eu la chance d’avoir un coup de pouce suite aux investissements et à l’expansion, mais nous pouvons encore constater qu’il y a beaucoup de roulement dans les préposés bénéficiaires sur le terrain à travers la région », explique Luc Lafrenière, superviseur à la Maison Olivier à Shawinigan.
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« Le défi consiste également à trouver des et des personnes de qualité, ainsi que des personnes désireuses de travailler la nuit et le week-end. Cependant, Intermediate Resources a l’avantage, contrairement au CIUSSS, de pouvoir embaucher des personnes sans formation et les former en interne à la RCP, ainsi qu’au PDSB, les principes pour la circulation sécuritaire des bénéficiaires », note-t-il.
Plusieurs solutions ont été identifiées pour améliorer la situation : la formation, l’intégration dans l’emploi des personnes exclues du marché du travail (immigrés, décrocheurs, etc.), le développement d’une plateforme répertoriant tous les RI et les emplois disponibles, la structuration de l’embauche de travailleurs étrangers temporaires dans le de la même manière que les employés saisonniers de l’agriculture, ainsi que l’intégration des innovations technologiques dans les SI afin que les travailleurs puissent se concentrer uniquement sur les soins aux résidents.
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Concurrence au sein du réseau de santé
Le Centre universitaire intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) manque également de préposés bénéficiaires dans les CHSLD du territoire. Cependant, l’organisation a l’avantage de pouvoir offrir un meilleur salaire.
« Il est certain que s’il y avait plus d’argent injecté dans le système, nous serions en mesure d’avoir plus de personnel et ils seraient mieux payés. À l’heure actuelle, il y a une différence moyenne de 10$ entre le salaire offert aux aides-soignantes dans les CHSLD et celui des ressources intermédiaires. Cela crée de la concurrence au sein du système. Nous ne pouvons pas offrir un salaire similaire pour le moment, alors nous essayons de compenser par de meilleures conditions de travail », explique Lafrenière.
L’Association des Ressources Intermédiaires d’Hébergement du Québec (ARIHQ) demande donc au gouvernement de valoriser davantage la profession de préposé aux bénéficiaires. De plus, le déploiement d’une campagne nationale pour promouvoir leur rôle apparaît plus que jamais nécessaire, affirme l’ARIHQ. Il en va de même pour l’amélioration des conditions de travail de ceux qui choisissent de travailler en IR.
Une situation de plus en plus difficile
« Nous sentons que la situation s’aggrave de plus en plus partout. C’est pourquoi nous levons la main. Nous savons que les choses ne changeront pas du jour au lendemain. Nous devons commencer à y réfléchir et à revoir les budgets alloués à la santé et à leur distribution », note Lafrenière.
Actuellement, les ressources intermédiaires constituent généralement la dernière étape avant que personne n’entre dans le CHSLD. Ces ressources s’adressent aux adultes vulnérables en raison d’une perte d’autonomie liée au vieillissement, à une déficience intellectuelle, à un problème de santé mentale ou de toxicomanie, ou à un handicap physique.
« Nous faisons en quelque sorte le lien entre les résidences privées et les CHSLD. Si une ressource de vingt places venait à fermer, faute de personnel, pour le CIUSSS, il serait catastrophique de prendre plus de 20 résidents. Il est saturé partout. La pression est énorme. C’est également en milieu hospitalier qu’il en coûte le plus cher de garder quelqu’un », explique M. Lafrenière.
« Le gouvernement finira par être directement touché, par cette pénurie de main-d’œuvre. Je pense qu’il y a eu un problème de vision au départ. Il est important de procéder à un réinvestissement. Les ressources intermédiaires font économiser de l’argent au système. C’est un bon intermédiaire d’étape », conclut-il.