Comment déterminer un vieillissement normal ?

Il y a un vieillissement normal, perceptible dès l’âge de 50 ans, mais pas inquiétant car il est largement compensé par l’expérience. Connaître les signes doit se rassurer et éliminer toute crainte de développer une pathologie neurodégénérative.
Quelques découvertes anatomiques et scientifiques
On parle souvent de la perte de poids du cerveau, estimée à 10 ou 15%, qui se produit progressivement entre 20 et 80 ans. Ce résultat explique l’atrophie cérébrale observée lors des examens radiographiques (TDM, IRM). En effet, dans les pays industrialisés, la taille et le poids des individus ont augmenté au cours des dernières décennies, parallèlement au poids du cerveau. Les références ne sont plus les mêmes et les performances cognitives — nous le savons depuis très longtemps déjà — ne sont pas liées à la taille du cerveau.
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La perte de neurones
L’analyse microscopique du cerveau révèle que le nombre de neurones diminue avec l’âge. Mais cette mort neuronale n’affecte pas la fonction de la mémoire, car nous n’utilisons qu’une petite partie des capacités du cerveau. De plus, nous pouvons développer de nouvelles connexions entre les cellules tout au long de la vie.
Des plaques séniles (un groupement de neurones dégénératifs) apparaissent, identiques à celles trouvées dans la maladie d’Alzheimer. Mais leur localisation est différente, ce qui explique pourquoi ils peuvent être inoffensifs dans le premier cas et provoquer des réactions pathologiques dans l’autre.
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Le nombre de neurotransmetteurs, notamment impliqués dans les processus de mémorisation ou dans l’organisation des mouvements, diminue également.
Mais nous ne pouvons pas dire aujourd’hui si cette baisse est la cause ou la conséquence du vieillissement.
Différences individuelles
Pour expliquer les différences entre les individus, il est intéressant d’étudier la notion de réserve cérébrale et de réserve cognitive.
La réserve cérébrale correspond au nombre de neurones et à l’importance de leurs interconnexions, ainsi qu’au tissu résiduel fonctionnel à un âge donné. Nous ne sommes pas égaux au début et nous évoluons différemment, par la destruction cellulaire (due à des maladies par exemple).
La réserve cognitive correspond aux différentes compétences et stratégies stockées tout au long de la vie. Plus nous en avons, plus nous serons efficaces. L’éducation créerait une réserve cognitive précoce que les activités sociales maintiendraient. Les capacités de mémoire sont donc très différentes d’un sujet à l’autre, et cet écart se retrouve évidemment avec l’âge.
Que se passe-t-il dans la pratique ?
Comme toutes les capacités, les fonctions cognitives, après avoir connu une période de pointe, connaissent une baisse progressive. Cependant, les processus adaptatifs se déroulent en utilisant la réserve cognitive dont nous venons de parler. Il est également étonnant de constater que l’augmentation des difficultés est progressive : elles se font sentir dès l’âge de 35 ans, mais après 50 ans, il y a peu de changement. Les difficultés exprimées à 50 ans et à 70 ans sont sensiblement les mêmes.
La grande différence est qu’à 50 ans, nous sommes encore, pour la majorité d’entre nous, dans une activité professionnelle, et donc obligés d’utiliser encore plus notre mémoire pour « produire ». Cela signifie que le vieillissement cérébral pathologique (maladie d’Alzheimer et autres pathologies apparentées) est tout à fait distinct du vieillissement cognitif normal.
Les signes du vieillissement. Ils se résument à une plus grande difficulté à se concentrer sur le qui nous fait perdre la capacité de faire plusieurs choses en même temps. La mémoire de travail est légèrement altérée : l’envergure mnésique est plus faible. Les informations récentes sont plus difficiles à trouver, car l’encodage est moins bien fait en raison de troubles visuels ou auditifs, et parce que le processus de restitution subit une altération, qui peut être améliorée par des techniques simples apprises lors des ateliers de mémoire. Mais, si nous sommes un peu plus lents, nous compensons par l’expérience, les réalisations, lorsqu’il s’agit de récupérer des connaissances ou de les compléter.
Les capacités restent inchangées. Certaines de nos capacités sont inchangées, en particulier celles liées à la mémoire sémantique, à nos souvenirs anciens et à notre habileté gestuelle. D’autres s’améliorent : les stratégies sont mieux adaptées, le jugement est plus pertinent. Est-ce cela que nous appelons la sagesse ?
Bref, le vieillissement est à l’origine de peu de perturbations et toute anomalie doit être explorée très tôt. L’examen clinique, les tests de mémoire, l’imagerie cérébrale et les examens biologiques permettront de réaliser un diagnostic et envisager, si nécessaire, une prise en charge thérapeutique.
Les repères du vieillissement cérébral normal
On peut remarquer trois signes de vieillissement sans souci :
- Une diminution modérée des performances de la mémoire concernant l’acquisition de nouvelles informations (très tôt dans la vie…) ;
- Un peu de lenteur ;
- Une perte progressive de la capacité d’effectuer deux tâches en même temps.
Ils sont compensés par l’excellence dans l’utilisation des apprentissages antérieurs. Cela n’exclut pas la notion de vieillissement différentiel, qui repose sur deux observations :
- Personne ne vieillit de la même façon ;
- Nos performances étaient différentes à l’origine.