Les frais de transports pour les personnes handicapées : Quelles solutions financières ?

Les frais de transport représentent souvent une part importante des dépenses des personnes handicapées. Cependant, de nombreuses solutions existent, quelles que soient votre situation et vos besoins en termes de déplacements.
Transport pris en charge à 100 %
Les frais de transport sont couverts, dans certains cas, à 100 % (dans les limites des taux de sécurité sociale). Il s’agit de transport :
Lire également : Comment déclarer le salaire d'une femme de ménage ?
- Liés à des traitements ou à des examens pour les patients atteints d’ALD (affection à long terme) ;
- Liés à des traitements ou à des examens liés à un accident du travail ou à une maladie professionnelle ;
- Les femmes enceintes à partir du 6e mois de grossesse jusqu’à 12 jours après la date de l’accouchement ;
- Liées à l’hospitalisation d’un nouveau-né de moins de 30 jours ;
- Concernant les investigations nécessaires au diagnostic de l’infertilité et à son traitement ;
- Urgence, en cas d’hospitalisation au cours de laquelle une intervention coûteuse est réalisée ;
- Entre 2 établissements, ou entre l’établissement et le domicile (en cas de hospitalisation à domicile lors d’une deuxième hospitalisation consécutive et directement liée à une première hospitalisation au cours de laquelle une intervention coûteuse a été réalisée) ;
- Lorsque l’état du patient hospitalisé dans un établissement de soins nécessite son transfert dans un autre établissement pour un traitement mieux adapté à son état ;
- En vue de recevoir des soins ou de subir des examens dans le cadre d’un acte de terrorisme ;
- Les personnes couvertes par le régime Alsace-Moselle ;
- Les bénéficiaires d’une pension d’invalidité, d’une pension militaire, d’une pension de vieillesse substituée à une pension d’invalidité, d’une pension de veuf ou de veuve invalide, d’une pension pour accident du travail ou maladie professionnelle avec incapacité supérieure à 66,66 % ;
- Les personnes bénéficiant d’une aide médicale complémentaire ou d’une aide médicale de l’État et de soins urgents ;
- Liés à la prise en charge ou au traitement des enfants et des adolescents dans les centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) et centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP).
Les autres ont été pris en charge lorsqu’ils sont prescrits par un médecin et correspondent à des situations où ils peuvent être couverts, les frais de transport sont remboursés jusqu’à 65 % par la Sécurité sociale sur la base des tarifs conventionnels, pour le transport effectué par taxi, véhicule médical léger (VSL) ou ambulance sous contrat.
Soit la compagnie de taxi est payée directement par la CPAM, soit vous devez faire l’avance des frais puis vous faire rembourser.
A voir aussi : Comment organiser ses journées à la retraite ?
Les 35 % restants peuvent faire l’objet d’un remboursement partiel ou total par une assurance maladie complémentaire (mutuelle ou assurance) si l’assuré en est titulaire.
Le remboursement est effectué sur présentation de la prescription médicale – et éventuellement après accord préalable de l’assurance maladie – et de la preuve de paiement. N’hésitez pas à faire une demande auprès du MDPH pour demander le financement de frais de transport supplémentaires dans le cadre de l’AEEH (Education Allowance for the Disabled Child) ou du volet « transport » du PCH (Invalidité Compensation Benefit).
Plus d’informations sur www.ameli.fr.
Les différents modes de transport
Votre médecin détermine quel mode de transport est le moins cher et le plus adapté à votre état de santé et votre niveau d’autonomie conformément à la référence de prescription de transport.
Voici les moyens de transport qui peuvent être couverts par l’assurance maladie :
- Les ambulances,
- Transport assis professionnel : VSL (véhicule léger sanitaire) ou taxi sous contrat,
- Les transports publics terrestres, en avion ou en bateau régulier,
- Moyens de transport individuels.
Le médecin vous donne l’ordonnance de transport médical pour votre intervention que vous envoyez à votre CPAM : — prescription médicale pour le transport, — si nécessaire, la prescription médicale pour le transport avec demande d’accord préalable, — une preuve de paiement, c’est-à-dire selon votre mode de transport, soit une facture du transporteur, soit un relevé de vos dépenses avec les billets utilisés (bus billets, métro…).
Vous devez respecter le mode de transport prescrit par votre médecin. Cependant, si vous utilisez un autre mode de transport moins cher, cela peut être pris en charge. Par exemple, si votre médecin vous a prescrit un transport assis professionnel mais que vous êtes accompagné d’une voiture par un proche, vous pourrez bénéficier d’une prise en charge de vos frais de transport dans un véhicule personnel.
Ambulances
Le médecin vous prescrit un transport en ambulance si vous ne pouvez pas vous déplacer seul et si votre état nécessite : — une civière ou un portage ; — le transport en position couchée ou semi-assise ; — la surveillance par une personne qualifiée ou l’administration d’oxygène ; — transport dans des conditions d’asepsie.
Transport assis professionnel
Le médecin prescrit un transport assis professionnel tel qu’un taxi ou un VSL sous contrat, si vous ne pouvez pas voyager seul et que votre état nécessite : — assistance technique (béquille, marchette…) pour se déplacer ; — à l’aide d’un une tierce personne pour vous déplacer ou pour les formalités à accomplir ; — le respect des règles d’hygiène ; — ou présente des risques d’effets indésirables pendant le transport.
Remarque : lorsque votre médecin vous prescrit un transport assis professionnel, c’est à vous de choisir un taxi ou un VSL sous contrat. Si vous utilisez un taxi non contractuel, le coût de votre voyage ne sera pas remboursé par l’assurance maladie.
Pour trouver un transporteur agréé, consultez le répertoire de santé d’Ameli.
Les transports publics
Le médecin vous prescrit un moyen de transport individuel (véhicule personnel) ou un transport en commun (bus, métro, train, etc.) si vous pouvez vous déplacer seul, sans assistance particulière, seul ou accompagné d’un proche.
Les frais de transport public sont remboursés à 65 % sur la base : — le prix d’un billet de métro ou les frais encourus pour le transport en métro, RER, tramway, bus, autocar ; — un billet de 2e classe pour le transport en train ; — le billet le plus bas pour le transport en avion ou en bateau ligne régulière. la prise en charge d’un transport régulier en avion ou en bateau nécessite l’accord préalable de votre caisse d’assurance maladie.
Transport individuel
Les frais de voyage dans un véhicule personnel sont remboursés à 65 % sur la base du taux kilométrique en vigueur, fixé à 0,30 €/km. Pour être remboursé, remplissez le formulaire S3140 et envoyez-le à votre caisse d’assurance maladie avec la prescription médicale pour le transport.
Enfants, adolescents et adultes handicapés Les frais de transport pour les enfants et les adolescents handicapés sont à la charge de la communauté :
Dans une école ou une université ordinaire
Les frais de voyage sont pris en charge par le département de son domicile s’il présente un taux d’invalidité supérieur ou égal à 80 % fixé par la CDAPH (Commission pour les droits et l’autonomie des personnes handicapées) ou supérieur ou égal à 50 % s’il bénéficie de soins de réadaptation ou d’éducation spécialisée. Ces frais de voyage concernent le transport que vous avez fourni avec votre véhicule ou par un transporteur (taxi).
La demande de prise en charge des frais de voyage doit être envoyée au responsable de l’école fréquentée par votre enfant, qui en fera la demande auprès des services du département (qui vous seront remboursés directement).
Pour faire votre demande, vous aurez besoin des éléments suivants : — une copie de la décision du CDAPH précisant le taux d’invalidité de votre enfant, — une copie de l’emploi du temps de votre enfant, — un devis du transporteur ou un certificat rédigé par vous certifiant que vous utilisez votre véhicule pour déposer votre enfant entre votre domicile et son école.
— Si le véhicule vous appartient (ou appartient à votre enfant), le remboursement des frais s’effectue sur la base d’un tarif fixé par les services du département en fonction du nombre de kilomètres parcourus quotidiennement entre votre domicile et l’établissement de votre enfant. — S’il s’agit du véhicule d’un transporteur, le remboursement des dépenses se fait sur la base de dépenses justifiées (estimation).
Dans un établissement d’enseignement spécialisé établissement
Le coût du transport collectif des enfants et des adolescents dans les externats ou les semi-internats (dans des établissements tels que les établissements médico-éducatifs) est inclus dans le budget de l’établissement d’accueil. Si l’établissement demande aux familles de fournir les itinéraires, il est censé les indemniser.
Lorsque l’enfant est partiellement pris en charge dans deux institutions (par exemple une école et un établissement médico-social), l’organisation du transport doit être négociée entre les deux structures. Lorsque le temps passé est équivalent Dans les deux institutions, la responsabilité du transport est censée être partagée.
Le cas des adultes handicapés placés dans des institutions, des services sociaux ou des services médico-sociaux :
Les modalités de prise en charge de l’adulte dans un établissement dépendent du lieu d’accueil : — Si la personne bénéficie d’un accueil de jour au MAS (maison d’accueil spécialisée) ou au FAM (maison de retraite), ses dépenses sont couvertes par l’assurance maladie. Les autres voyages de l’adulte handicapé (sorties liées à la vie sociale) ne sont pas financés par les institutions mais peuvent être couverts par le volet « Supplément de transport » du PCH.
— Si la personne est en ESAT (établissement et service d’assistance par le travail), le budget de cet établissement peut également prévoir le financement des frais de transport. Cela s’applique uniquement aux transports publics (le transport d’au moins plusieurs usagers) organisés entre le domicile et l’ESAT. Ce soutien n’est possible que lorsque des contraintes liées à l’environnement ou aux capacités des travailleurs l’exigent.
— Si l’adulte est logé dans une autre structure d’accueil (abri, maison d’habitation), les frais de transport ne sont pas pris en compte dans son budget. Ils peuvent néanmoins bénéficier d’un soutien au titre de l’indemnité d’invalidité du PCH. A noter que dans la région Île-de-France, les frais de transport sont à la charge du syndicat de transport Île-de-France (Stif).
Qui décide s’il faut payer les frais de transport ? Vos frais de transport peuvent être couverts tant qu’ils sont prescrits par votre médecin. Cela indiquera l’établissement de santé le plus proche, adapté à votre état de santé.
Si vous êtes convoqué à un examen, l’assignation remplace la prescription. En cas d’urgence, la prescription médicale peut être établie par la suite.
Une prescription médicale (formulaire à remplir par le médecin et envoyé par le patient au conseiller médical de sa CPAM) suffit pour le transport correspondant aux raisons suivantes : — le transport lié à l’hospitalisation, quelle que soit la durée (complète, partielle ou ambulatoire) ; — Transport pour les soins liés à un ALD si votre état de santé ne vous permet pas de voyager vos propres moyens — Transport en ambulance lorsque votre état justifie un transport allongé ou une surveillance constante ; — Transport lié au contrôle réglementaire (convocation d’un contrôle médical, d’un expert médical, ou fournisseur d’équipement agréé) ; — Les transports liés aux soins liés à un accident du travail ou à une maladie professionnelle.
Pour certains transports, la prise en charge des frais nécessite une prescription médicale de transport avec demande d’accord préalable.
Elle concerne les transports : — longue distance, c’est-à-dire plus de 150 km aller simple ; — en série, lorsque vous devez effectuer au moins 4 fois un trajet de plus de 50 km aller simple, sur une période de 2 mois, pour le même traitement ; — les enfants et les adolescents placés dans des centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) et des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) ; — en avion ou en bateau régulier
L’absence de réponse de votre caisse 15 jours après l’envoi de votre demande signifie qu’elle est acceptée. D’une manière générale, la prescription médicale doit établir un transport médical avant qu’il n’ait lieu. Dans toutes ces situations, le transport médical peut être accepté par la CPAM sur présentation de la convocation ou de la prescription médicale qui doit indiquer le mode de transport utilisé (taxi, ambulance, VSL).
La franchise médicale
Dans certaines situations, une franchise médicale sur le transport peut être appliquée. Elle s’applique aux transports effectués par VSL, taxi et ambulance sous accord. Son montant est de 2€ par voyage (1 aller-retour = 2 franchises = 4€), avec un plafond journalier fixé à 4€ par jour et par transporteur pour le même assuré, et un plafond annuel fixé à 50€ (toutes franchises médicales confondues) par an et par personne.
Si le retour n’est pas effectué par la même société de transport que lors du voyage aller, l’indemnité médicale de 2€ s’applique pour chaque voyage, que le transporteur change ou non.
Notez que la franchise ne s’applique pas au transport en véhicule personnel, aux transports en commun ou aux transports d’urgence (appel depuis le centre SAMU 15).
Toutes les personnes paient la franchise médicale sauf : – Les enfants et les jeunes de moins de 18 ans ; — Les femmes prises en charge dans le cadre de assurance maternité (examens obligatoires et période d’exemption allant du 1er jour du 6e mois de grossesse au 12e jour après l’accouchement) ; — Les personnes bénéficiant d’une aide médicale complémentaire ou d’une aide médicale d’État (AME) et de soins urgents ; — Les personnes bénéficiant d’un soutien au paiement des soins de santé complémentaires (ACS).
La franchise médicale s’applique comme suit : — Si l’assuré paie ses frais de transport, la franchise médicale sera déduite directement du montant remboursé ; — En cas de paiement par un tiers, si l’assuré bénéficie de l’exonération anticipée des frais, la franchise médicale sera déduite ultérieurement lors d’un prochain remboursement quel qu’il soit (consultation médicale, traitement, examen…) pour lui-même ou l’un de ses bénéficiaires, ou un prochain versement de prestations en espèces quelles qu’elles soient (indemnités journalières, pension d’invalidité, pension AT/MP, prestation de décès…)
Enfin, si vous pensez que vos frais de transport ne sont pas suffisamment couverts, vous pouvez vous adresser à votre CPAM pour demander une expertise médicale supplémentaire qui vous permettra de mieux prendre en compte votre état de santé.
Isabelle VALADAS, Rédacteur bénévole FMH.